Tout avait pourtant commencé simplement. Je devais trouver du cuir exotique, et assurer une livraison de runes que j'avais amoureusement fabriquées.
Ce n'est qu'en me renseignant auprès de voyageurs que le doute commença à m'assaillir. Les fameuses peaux étaient portées par des bestioles du Pic du Pin de Fer qui n'allaient pas se laisser dépouiller sans broncher, et la livraison devait se faire... argl... , au retour de Zareph, c'est à dire au fin fond de Mornelande.
Tant pis, je me lançais dans l'aventure...
L'air glacé du Choeur des Labeurs me coupa le souffle alors que je surgissais du porticulum qu'Alanaelle et moi avions récemment visité.
Le véritable voyage commençait là.
N'hésitant pas davantage, je piquais des deux en direction de.. heu.. dans la mauvaise direction en fait, ce dont je me rendis compte après quelques échauffourées avec des autochtones à deux ou quatre pattes. Le cuir de ces aimables créatures ne correspondait du reste pas avec ce que je cherchais.
J'effectuais une demi-volte pour me diriger vers l'Ouest, dans un blizzard abominable qui réduisait la vue, de sorte que je débouchais en pleine tête de pont de je ne sais quoi, ne m'étant pas attardé pour mener une quelconque investigation à ce sujet.
Contournant habilement le problème, je poursuivis ma route jusqu'à la Taverne des Chutes Blanches, ce qui me permit de consommer un petit réconfortant propre à dégeler ma grande carcasse engourdie par ce maudit froid. Je profitais de l'occasion pour découvrir un nouveau porticulum.
Après quelques échanges d'amabilités avec les gens du cru, je repris la route, au cours de laquelle je dus louvoyer pour éviter les ennuis, le principal d'entre eux se présentant sous la forme d'une faille un peu au-dessus de mes capacités.
J'arrivais à un grand pont de cordes et de planches. Celui-ci ne m'inspirant qu'une confiance très modérée, je choisis de poursuivre par la petite route qui continuait vers l'Ouest. Bien m'en pris, puisque je finis par faire mon entrée au Repaire d'Exil où se pressait une petite foule de pauvres hères (je suppose que cette localité doit son nom au fait que ces gens ne sont pas venus y vivre de leur plein gré, ou alors il s'agit d'une association de masochistes particulièrement pervers).
L'immense porte de l'Avant Poste d'Oeil Glacé, passage obligé pour rejoindre Mornelande, écrasait de sa masse imposante la petite bourgade.
Quelques enjambées à peine en dehors de Repaire d'Exil, et j'étais assailli par un loup-garou vicieux à qui j'expliquais promptement ma façon de penser. Et c'est LA que je réalisais que ce machin avait une peau exotique (ne me demandez pas comment j'en étais arrivé à cette conclusion, c'est un truc professionnel de boucher expert).
Je rentabilisais alors avec maestria mon aspiration d'âmes et expédiant ces saletés par paquet de trois ou quatre, et réunissais ce faisant mon quota de peaux.
Les quelques imbéciles humains qui peuplent l'Avant Poste, et qui tentaient de s'interposer se révélèrent d'excellent fournisseurs de tissu composite.
Cet endroit de l'enfer glacé se révélait finalement un petit coin de paradis pour le tailleur que je suis.
Après cet intermède riche en ressources, je décidais de me risquer en les terres maudites de Mornelande.
Après m'être dirigé vers un bastion Gardien, je finis par trouver la route qui mène à celui des renégats.
Et c'est là que je commis la grosse erreur de ce voyage.
Préférant la prudence à la confrontation avec l'ogre à deux têtes qui barrait la route, j'essayais de contourner ce dernier en passant par les hauteurs.
D'aucuns auront deviné que ce faisant, je me perdis complètement. Outre la difficulté de certains passages, je me retrouvais au fond d'une vallée encaissée au Nord de l'Etendue des Bois Meurtris (Puits Brisé), en pleine bagarre avec des monstres vomis par une faille.
Sorti de ce bourbier, je pensais trouver un peu de repos à l'Aiguille du Sage, mais suite à un malentendu avec un apothicaire
(quand ils sont jaunes, si on clique droit dessus, on les attaque au lieu de leur parler), je dus évacuer la place avec une garde hargneuse à mes trousses.
S'ensuivit une longue errance dans les montagnes pour finalement arriver à la Butte du Phenix au milieu d'un brouillard pourpre épais comme de la soupe de pois que me mena... au milieu d'une nouvelle tête de pont (des costauds en plus ).
Je réussis on ne sais comment à m'en dépatouiller pour arriver à l'avant-poste renégat ou je découvris un nouveau porticulum.
Une rapide conversation avec les gens du coin m'appris que je n'étais pas loin du but de mon voyage.
… à vol d'oiseau!
Et à nouveau crapahutage dans des terrains accidentés , avec force déviations et moult demi-tours, le tout copieusement agrémenté de bestioles qui jaillissent de terre animés d'intentions équivoques.
Je finis par arriver au retour de Zareph avec un ver de terre gigantesque aux trousses
(lvl 50), ne devant ma survie qu'à la célérité de ma monture (double ration pour elle ce soir).
Tout ça pour découvrir un champ de bataille au fouillis inextricable. Ne souhaitant pas m'attarder, j'effectuais ma livraison, explorais rapidement le campement (manquant de justesse de me jeter au milieu de la partie Gardien de la place forte), et utilisais le porticulum du lieu pour rentrer fissa à Meridian, y fabriquer du cuir et me laisser tomber sur une chaise devant une bonne chopine.
Il est des journées moins agitées...
Bon, FRAPS a déconné, je n'ai pas un screenshot pour illustrer mon histoire!
A part celui-ci, fait après coup, pour illustrer le résultat de cette quête épique (pour moi)